Au terme d’une soirée folle disputée au Centre sportif Pierre-Brossolette, la salle de la Stella Saint-Maur, les Rouge et Noir sont allés arracher, au bout du suspens, leur 3e succès de la saison. Ce dernier leur permet de se repositionner à 4 longueurs du premier non relégable, Istres.

C’est une victoire qui vient de loin, de très loin même, que celle obtenue par les Ivryens face à leurs meilleurs ennemis Cristoliens, samedi soir, dans le plus beau des derbies du championnat de France. Et ce succès aura été magnifique à plus d’un titre. D’abord pour ses effets comptables immédiats : avec une 3e victoire cette saison et 2 points de plus, les hommes de Didier Dinart restent en vie dans la course au maintien. Puis, parce que cette partie, mal embarquée après une première mi-temps difficile (13-19 à la 30′), a vu les locaux se transcender dans le second acte et disputer peut-être l’une de leurs meilleures mi-temps de la saison. Ensuite parce que ce succès qui succède à celui de la semaine passée face à Cesson met un peu plus de baume au cœur après l’incendie de Delaune. Enfin parce que, peut-être, ces résultats seront fondateurs pour ce groupe.

Il faut dire qu’à chaque sortie, les coéquipiers d’Arnau Garcia jouent une « petite finale » dans leur course contre la montre. Et que leur départ dans cette 19e journée a été un brin chaotique. En effet, les visiteurs ciel et blanc ont vite pris le jeu à leur compte (0-1 à la 2′ puis 2-5 à la 9′ et 2-6 à la 11′) alors que l’on trouvait les locaux pas si mal que ça dans leurs baskets. Le réalisme était néanmoins pour leurs adversaires. Il fallait alors toute la détermination d’Henri Kirtz et le feu d’Aymeric Zaepfel pour débloquer un peu les Ivryens (5-9 à la 15′). Malheureusement, cela ne suffisait pas et l’US Créteil continuait de faire cavalier seul, devant, à quelques longueurs (9-14 à la 22′). Jusqu’à la pause, le profil du match aller être du même acabit et les Ivryens, un peu à réaction par rapport à ce que proposaient leurs adversaires, rejoignaient les vestiaires avec 6 longueurs de retard (13-19 à la 30′). Antoine Baladi glissant : « On a vraiment mal commencé ce match et je ne saurais pas dire pourquoi on s’est retrouvé décrochés et si loin à la pause. Mais pendant la mi-temps, on s’est remis en question et on s’est dit, que dans ce match important pour le maintien, il nous restait 30′ pour tout donner. Et c’est ce que tout le monde a fait, sans s’économiser. On a été poussé par le public. Et on a livré un énorme combat physique »

Après la pause, on ne peut pas dire que la révolte des Rouge et Noir se fit tout de suite sentir car à la marque, l’écart restait globalement le même (17-22 à la 37′). Mais on sentait que les intentions et la concentration des Rouge et Noir augmentaient petit à petit. L’engagement physique montait lui aussi d’un cran et dans le sillage d’Aymeric Zaepfel, d’Antoine Baladi ou encore de Mathis Beauchef à la conclusion, c’était tout un collectif qui tirait dans le même sens (20-23 à la 40′). La défense maison allait de plus en plus s’affirmer et les gardiens participer à l’ouvrage. Si bien qu’à l’approche du dernier quart d’heure et un 4-1 réussi par l’US Ivry avec arrêt et but de David Bernard en prime, les deux équipes se retrouvaient dos à dos (24-24 à la 46′). Là, s’engageait un bras de fer intense qui voyait les deux formations se rendre coup pour coup (26-26 à la 50′ puis 28-28 à la 54′). Il allait alors falloir un très décisif Mathis Beauchef au penalty, puis à la conclusion dans le jeu pour que les Rouge et Noir s’offrent 2 longueurs de mieux (30-28 à la 58′) et que la salle frémisse un peu plus fort. Car les 2 dernières minutes allaient être étouffantes avec fin de partie en infériorité et ascenseur émotionnel puisque les Ivryens allaient réussir à prendre 3 longueurs d’avance (31-28 à la 58’38”) mais voir quand même Créteil revenir à -1 (31-30 à la 59’40”). Aymeric Zaepfel libérait alors les siens sur une ultime diablerie, alors que les Ciel et Blanc la jouaient strict (32-30). Il était temps d’exulter.

David Bernard, le portier et vice-capitaine s’enthousiasmait : « Je suis vraiment content du résultat, évidemment, car ça n’était pas vraiment bien parti dans cette rencontre et il a fallu jouer très dur en seconde période pour s’imposer. Mais ça m’agace presque car quand je vois le niveau que l’on a pu avoir sur cette mi-temps quand on est dos au mur, pourquoi ne pas l’avoir depuis le début ? Mais bon il faut être positif dans ce genre de moment et on fera un debrief plus tard. On a fait un sacré job. Et il faut vraiment saluer le travail de toute l’équipe, le public, le club et les partenaires. Car ça n’est pas facile pour nous ces derniers jours. On a perdu notre gymnase, on s’entraîne à droite et à gauche et là on a démontré une réelle force de caractère. Alors oui au classement, on est toujours derrière mais on a démontré que l’on n’était pas morts. A nous maintenant d’enchaîner. On va continuer comme ça. On va pouvoir fêter ça un peu car il n’y a pas de matchs pendant 2 semaines… Et on va se remettre au travail ! »