Champion d’Europe U18 cet été, le jeune arrière gauche, Elohim Prandi, s’apprête à vivre une saison importante. Entre centre de formation et équipe première, ses responsabilités au sein de la maison rouge et noire sont amenées à grandir. Et cela ne lui fait pas peur. Interview.
Elohim, quel sentiment vous reste-t-il quelques semaines après ce titre de champion d’Europe U18 ?
Je me sens vraiment bien même si ça a été difficile de réaliser vraiment ce qu’il s’était passé. Après avoir gagné, reçu la médaille, il y a eu beaucoup d’euphorie, beaucoup de plaisir et d’émotions. C’est une vie de groupe très forte. On a travaillé dur pendant 2 semaines sur la compétition, plus les stages, pour aboutir à ce résultat. Dans tous les cas, ça a été un des plus beaux jours, handballistiques, de ma vie.
On a eu l’impression d’une médaille gagnée dans l’intelligence, la construction. On se trompe ?
On a un groupe qui se connaît depuis un bon moment. Depuis cadets. Du coup, on a beaucoup travaillé sur nos prépas, en stage à Saint-Malo ou à Tignes et on est arrivé là-bas avec cette ambition de gagner, de suivre nos aînés. Et on est monté en puissance au fur et à mesure avec de très bons joueurs à chaque poste. On a 2 sept qui peuvent jouer et notre équipe reste performante. Il y a de l’intensité. Et c’est ce qui a fait notre force je pense. Tout au long de la compétition, on a augmenté notre niveau pour arriver à cette finale et l’emporter. Même si cela a été un peu plus dur en demi-finale face à l’Allemagne. Mais on a tout de même réussi à y parvenir.
A titre personnel, on a eu l’impression de trois phases dans cette compétition. Une première très bonne, un petit passage à vide et un bon retour sur la fin…
J’avais à cœur de montrer que j’avais ma place dans ce groupe et apporter le plus possible au niveau du hanbdall. Je voulais montrer que j’étais présent et que j’en voulais autant que tout le monde. Dans une compétition, tout n’est pas tout beau tout rose. J’ai eu un creux avec deux matchs un peu compliqués à gérer mais les coachs ont été présents. On a bien parlé et c’est ce qui a fait que sur la finale j’ai, je pense, assez bien joué et apporté à l’équipe. J’ai été là quand il fallait.
Maintenant que l’été et l’équipe de France sont derrière nous, c’est un autre challenge qui vous attend. Entre centre de formation et équipe première, vous allez avoir un nouveau statut à assumer. Avec beaucoup d’appétit ?
J’ai fait une assez bonne saison l’année dernière et on a du coup pas mal discuté avec les coachs. Ce qui me vaut le fait d’être stagiaire pro. Je m’entraîne donc tout le temps avec eux et cela devrait me donner plus de chances de faire des matchs avec eux. Maintenant, ça n’est pas du tout fini. J’ai fait quelques bouts de matchs avec l'équipe première par le passé, pour récompenser mon travail jusque là, mais maintenant il faut que je montre que je suis capable de m’intégrer à ce groupe. Maintenant, il n’est plus question de « récompense » mais de mérite. Le championnat est très dense et je suis très jeune, j’ai donc beaucoup de choses à apprendre. Je ne suis pas pressé car je veux prendre le temps de faire les choses. Pour autant je suis un compétiteur. Quand on goûte au très haut niveau, on a envie d’y retourner. Mais je veux y aller palier par palier pour ne pas me brûler les ailes. L’encadrement ici est parfait et c’est aussi pour cela que j’ai choisi ce club.
L’USI, c’est aussi une histoire de famille…
Oui évidemment. Mon père (Raoul, ndlr) a fait 9 ans ici. Il a apporté sa pierre au club jusqu’à avoir sa brique à son nom dans les escaliers qui montent en tribunes. Ça fait quelque chose. Il a laissé sa trace et j’ai envie d’essayer de laisser la mienne aussi.
C’est une saison importante qui s’ouvre pour vous ?
Ah oui. C’est probablement l’une des plus importantes de, je l'espère, ma future carrière, car c’est le moment où j’intègre l’équipe pro et c’est le moment où je dois tout prouver : que je suis capable, que je mérite. Avec le centre de formation, on est monté en N1, il faut aussi garder cet objectif là de se maintenir. Ca va être difficile car l’équipe est jeune.
Cette équipe pro, quel regard portez-vous dessus ? Quelles sont vos ambitions à titre personnel et collectif ?
Je crois qu’on a vraiment un bon groupe. Le recrutement a été bon avec de très bons joueurs. Ça donne une petite touche de jeunesse supplémentaire avec néanmoins aussi de l’expérience. L’équipe a de quoi se stabiliser. La saison dernière a été plutôt bonne et je pense qu’on peut gratter quelques places. Et montrer que l’on est capable de remonter dans la hiérarchie nationale. Il va falloir travailler dur, on le fait déjà d’ailleurs.
La première échéance officielle aura lieu ce mercredi, face à Besançon, en Coupe de la Ligue. Une reprise pas si facile que cela malgré le fait que cette équipe évolue une division en dessous…
Sur le papier, on sera les favoris, mais il va falloir montrer tout de suite que l’on sera présents. Mais ça ne sera pas facile car même si l’on est en Lidl StarLigue et eux en Proligue, tout peut arriver sur un match. Les exemples ne manquent pas d’outsiders qui s’imposent. Il va falloir tout donner et montrer que l’on mérite de passer ce tour. C’est un bon exercice avant de reprendre le championnat à Nîmes la semaine prochaine.