Amis depuis la plus petite enfance, les Ivryens Antonin Mohamed, Lucas Petit et le Strasbourgeois Jean-Emmanuel Kouassi ont fait toutes leurs classes handballistiques du côté de Delaune devenant notamment champion de France -18 ans. Ils se retrouvent ce vendredi pour une opposition qui ne devrait pas entacher les liens forts qu’ils ont ensemble. Au contraire.
Quand on convoque ces trois-là pour parler du passé – et du présent –, les rires sont francs et assumés, naissant de souvenirs, racontables ou non, aussi étonnants que multiples. Car avec l’ailier droit Lucas Petit, l’ailier gauche Antonin Mohamed et le portier Jean-Emmanuel Kouassi, la vie se prend en priorité du bon côté. D’abord à l’école donc où l’amitié collective est née, du côté d’Einstein : « J’ai d’abord rencontré Antonin puis Lucas. On a toujours bien rigolé ensemble. Mais pas seulement tous les trois, dès l’école, on avait une bonne petite bande » glisse Jean-Emmanuel Kouassi, le portier, en prêt, de Strasbourg. « En primaire, on était parfois privé de récréation. Il y avait des gommettes de couleurs pour savoir si on se tenait bien, un permis de circuler… Bon Lucas, à un moment, on lui avait enlevé (rires) ! Moi j’étais toujours entre les deux. Des fois en récré, des fois non. Et Anto, il passait toujours entre les mailles du filet. » Antonin Mohamed d’ajouter : « Normal, j’avais ma petite tête, mon sourire et ma petite touffe de cheveux, ça passait bien. Lucas, il rigolait toujours trop fort (rires)… Il se faisait prendre. »
Quand on recueille ces confessions, on n’est presque pas étonné… Car sur les parquets désormais chacun affirme sa personnalité même si l’on pourrait dire, au regard des performances et attitudes que certains se sont assagis. Ou ont mûri, au choix, au fil des années, compétitions et épreuves traversées ensemble, avec comme but, finalement, celui de devenir pro. Le joyeux mais ultra-déterminé Lucas Petit qui épate depuis le début de saison : « C’est rare et fou de se retrouver tous les trois à ce niveau. Et c’est une fierté de se dire que l’on a “réussi” cela. Tu as tes amis à côté ou face à toi, vraiment c’est génial. Surtout ça a été une force pour nous de nos débuts à aujourd’hui d’être ensemble. Quand on était plus jeunes, on était tout le temps ensemble. Quand l’un réussissait quelque chose, inconsciemment, tu avais envie de faire pareil. Tu pousses tes limites pour te mettre au niveau. Sur ce point, on a de la chance car on a toujours beaucoup partager ensemble. Parfois tu te demandes comment l’autre réussit ça ou ça parce que tu te sens en dessous, et vice-versa. Entre nous, ça n’a jamais été de la concurrence, car quand tu as un lien d’amitié comme le notre, tu discutes beaucoup, tu échanges vachement sur des choses que tu maitrises. L’autre pareil. Et tu as envie de l’aider car en face de toi, c’est ton ami. » « C’est vrai, on s’est toujours tiré vers le haut » poursuit Antonin Mohamed. « Ce qui est bien, c’est que notre amitié nous permet aussi de se dire les choses. Quand un est mauvais, il le sait vite. » Un point que ne contredit pas le dernier rempart, Jean-Emmanuel Kouassi : « On a toujours été là les uns pour les autres, dans les bons moments comme les plus difficiles. Quand tu vois tes amis aller en équipe de France, signer leurs contrats pro, tu ne peux que te réjouir. Surtout s’ils le méritent. »
En revanche, vendredi en face-à-face, ce ne sera pas la même limonade. « Au match aller, avant de jouer, on a bien rigolé ensemble, mais après ça a été très sérieux » confirme Lucas Petit. Tout comme Antonin Mohamed : « On se connait par cœur donc ça n’est pas facile sur le terrain. Jean connait mes défauts, je connais les siens. C’est le jeu du “je sais que tu sais que je sais que tu sais”. » Et sur ce plan, le portier visiteur aura aussi sa carte à jouer : « Ce sont des joueurs que je connais, si je peux les bouffer, je le ferais. J’ai besoin de ça et eux aussi ! Et s’ils doivent allumer à côté de la tête ils le feront (rires). »
Cela promet pour cette fête de la remontée qui promet d’embraser Delaune !