Kiné des Rouge et Noir pendant de nombreuses années, Michel Jauriat s’en est allé il y a quelques jours. Son enterrement, qui a eu lieu ce lundi, a ému toute la grande famille du handball val-de-marnais.
Sa simplicité valait son professionnalisme et le moins que l’on puisse dire, c’est que Michel Jauriat aura marqué les esprits lors de ses nombreuses années au service des Rouge et Noir. À cheval sur deux décennies (80 et 90), son travail de kiné auprès des pros aura accompagné de belles heures du club. Arrivé sous l’impulsion de René Richard qui cherchait toujours à professionnaliser le plus possible l’USI, Michel Jauriat ne comptait pas ses heures pour les joueurs et le club. Et se prêtait, avec un sérieux feint, aux rocambolesques gages de certains comme ce jour où il dut raser sa moustache après un pari perdu… Confident, quand sur la table de massage le corps se relâche et l’esprit aussi, il a marqué plusieurs générations des travées de Delaune à son cabinet.
L’ex président, Michel Richard se souvient : « C’est très banal de dire ça, mais Michel était quelqu’un qui faisait l’unanimité. Il était à l’écoute, très près des joueurs. Il n’y a qu’à voir le nombre d’anciens qui sont venus pour son enterrement, c’était très touchant. »
Plus proche de lui, l’ex international Bernard Rignac détaille : « C’est devenu un ami, au delà de notre relation à l’USI. Là-bas, il était évidemment le pendant d’André Fontaine (médecin de l’équipe à l’époque) avec qui il était lié comme les doigts d’une main. On mangeait souvent ensemble. Il était entier et sympa, très discret car il ne se mettait jamais en avant. Enfin presque, je me souviens, une fois, en match, il avait quand même réussi à prendre un carton rouge après avoir hurlé concernant une décision arbitrale. Venant de lui, c’était très surprenant. Ça nous avait bien fait marrer ! En dehors de ça, c’était un kiné super, on échangeait souvent ensemble pas tant sur les matchs que sur la vie quotidienne. C’était un type extraordinaire. Il est parti trop vite, c’est affreux. On a essayé de l’épauler tant qu’on a pu. »
Ancien joueur emblématique, Patrick Boullé, témoigne également : « J’étais joueur quand il est devenu le kiné de l’équipe aux cotés du médecin, André Fontaine. Ils sont arrivés au Club tous les deux en 83 juste après ma blessure (rupture des ligaments croisés), à mon retour c’est eux qui ont pris en charge ma rééducation. Michel m’a aidé à revenir sur les terrains et j’ai ensuite joué jusqu’en 92 avec lui à mes cotés. Je me souviens que quand on se déplaçait en car c’était sa malette de kiné, une malette en bois réalisée par la régie de la Mairie d’Ivry, qui servait de tablette pour jouer au tarot durant les trajets en bus. Il savait qu’il ne fallait pas qu’il l’oublie, non pas pour des raisons médicales mais surtout pour nos fameuses parties de tarot auquel il participait évidemment ! Pour moi ce n’était pas « Michel » mais « La barbe » (son surnom dans l’équipe). Après ma carrière, j’ai toujours gardé contact, on ne se voyait plus que dans le cadre sportif et lui et André sont devenus des amis. Il était généreux, bon public et n’était pas simplement dans une relation professionnelle de soignant à patient avec nous, il était bien plus que cela. Ce n’était pas juste le kiné de l’équipe mais il en faisait partie tout autant que nous. »
À sa famille, ses amis et ses proches, l’USI apporte une nouvelle fois son soutien.